• Lettre ouverte de Mikis Théodorakis

     

    lettre ouverte aux peuples d’Europe par Mikis Theodorakis

     

    30 Octobre 2011 Par liliane guillerm

     28 octobre 2011... Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis  a appelé les grecs à combattre et mis en garde les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques ramèneront le fascisme sur le continent.

    Interviewé lors d’une émission politique très populaire en Grèce, Theodorakis a avertit que si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant« partenaires européens », c’en sera « fini de nous en tant que peuple et que nation ».

     Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une « fourmi » face à ces « partenaires », alors que le peuple le voit comme « brutal et offensif ».

     Si cette politique continue, « nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre ».

     Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des colonels, Théodorakis a également adressé une lettre ouverte  aux peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux… grecs.

      Extraits :

     Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…)

     Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle.

      Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance.

     Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches.Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes.

      Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. (…)

     Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour.

      Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes.

      Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit.

     

    Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme.

     



     

    Les 5 commentaires les plus recommandés

    30/10/2011, 19:54 par Gérard MONIQUE

    Il serait bon que nous soyons à l'écoute d'un grand Monsieur comme Mikis Théodorakis.

    Nous devons soutenir le Peuple Grec et le défendre face à la finance internationale

    La lettre de M Théodorakis publiéé dans des journaux.....grecs! Le "Monde" n'en a pas fait le moindre écho, peut-être Médiapart pourrait se la procurer pour la porter à la connaissance de ses lecteurs.

    Le combat de M Théodorakis pour la liberté et la démocratie n'est plus à démontrer il l'a payé chèrement par des années de prison.

    Il me semble que cela pourrait aider chacun dans son argumentaire face au déferlement médiatique :"il n'y a rien à faire d'autre que ce que propose les instances européennes" accompagné des commentaires des économistes bien pensants.

    Cela pourrait également contester l'argumentaire de F Hollande, de son staff et du Parti Socialiste qui nous propose ausii "du sang et des larmes"et non pas une remise en cause radicale du système.

    A la vérité il ne nous reste plus que le FRONT DE GAUCHE et son candidat JEAN LUC MELENCHON; 

    30/10/2011, 19:16 par Jacky Paul

    Bien sûr que M. Théodorakis a raison: le capitalisme qui se fonde sur la "concurrence", c'est à dire sur la lutte du profit égoïste contre le bien commun, ne peut mener qu'au faschisme. Cela a été vrai dans les années 20 du siècle dernier et c'est de nouveau vrai maintenant. Mais qui s'en soucie? On préfère croire au bla-bla du grand boni-menteur Sarko. Bon vent à tous...

    30/10/2011, 19:17 par alain le vot

    Bravo M. Théodorakis ! Sachez qu'en France, le candidat du Front de gauche Jean Luc mélenchon dit la même chose que vous !

    Avec sa victoire en 2012, le peuple grec pourra compter enfin sur un véritable allié en Europe.

    30/10/2011, 19:52 par Pascal Santoni

    J'ai croisé Mikis dans ses années d'exil, quelle joie de le retrouver ainsi tonnant contre les fauteurs de crise et de misère, quand d'autres ont oublié les combats de leur jeunesse. Merci Mikis, merci Médiapart de l'entendre. La retraite profesionnelle à 60 ans oui, pas pour la justice et l'égalité ! On continue.

    30/10/2011, 19:23 par Agnès GOUINGUENET

    Comment faire payer des impôts à l'Eglise orthodoxe grecque, aux armateurs richissimes, et à divers autres gros fraudeurs ?

    Cela aiderait à la relance de quelques PME, en attendant mieux ...

    Mais il y a bloquage total, de toute évidence. D'où installation du cercle vicieux phénomène "panier percé". On renfloue, on refloue, on renfloue, et le vide persiste, inlassablement. A la fin, cela s'inverse et l'on voit arriver le syndrome du bateau qui coule, trop plein, bien que l'on écope, l'on écope, l'on écope.

     

    30/10/2011, 19:08 par Leséparges

    Il a parfaitement raison M.Théodorakis !

    Quel grand bonhomme ...Quel immense personnage ...

    (Ca me donne envie de réécouter le Canto General et aussi les" odes ", de Vangelis chantées par Irène Papas  )

    http://www.dailymotion.com/video/x5km5k_los-libertadores-par...

    http://www.youtube.com/watch?v=Aq1hodbSDkg

    30/10/2011, 20:39 par alain fainac

    Ce n'est pas parce que Mikis Théodorakis a combattu les nazis puis les colonels grecs qu'il fait autorité en matière économique ! On entendait plus ce monsieur épinglé pour ses déclarations antisémites ! Plus stalinien que lui  , on meurt ! Quant au fond , malheureusement pour le peuple grec , il a voté pour des falsificateurs de comptes nationaux , lesquels d'ailleurs distribuait la manne , sans sourcillier , à leurs électeurs ! La démocratie a un prix ! Essayez donc de payer votre note d'hôtel  ou de restaurant , avec une carte de paiement dans ce pays !

    Il n'en reste pas moins que le risque de "populisme " est présent en Europe ! Fustiger les banques "étrangères" lesquelles acceptent d'abandonner 50 % de leur créance , c'est focaliser la responsabilité de la crise sur d'autres "vilains métèques " .Le Pen fustige les immigrés comme responsables de la crise , M.T . les banques étrangères !

    Les David Copperfield de la gestion surfant sur une indignation légitime , nous méneront dans le mur  , en toute bonne foi !

    Ah , si nous avions su ... 



     

     

     


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